Chauffailles : histoire – géographie et culture locale et patrimoine

Accessible tant par route que rail, Chauffailles fût par le passé une cité de tissage, faisant par la même contrepoids à l’élevage bovin de son chef-lieu d’arrondissement Charolles.

Son positionnement excentré, un relief plus marqué et la proximité immédiate, sur son flanc méridional, de deux départements plus peuplés que sont la Loire et le Rhône, ont initié des flux et échanges d’une certaine importance.

Un démarrage en douceur, histoire de tisser des liens

Chauffailles est mentionnée vers les XIIIe-XIVe siècles sous le nom Chofaye, l’orthographe actuelle semblant remonter aux années 1690.

Les premières expérimentations textiles ont lieu un demi-siècle après, par la transformation du chanvre puis le coton.
Mais le bourg ne se développe véritablement qu’à partir de 1842, lorsque l’abbé Nicolas Lambert lance une activité de tissage de soie, amenant de Lyon des métiers à bras. Ils sont au nombre de 4 000 en 1870 et dix ans plus tard, apparaissent les premiers métiers mécaniques.

La cité bourguignonne ne se contente pas de ces seules matières puisqu’une nouvelle aventure démarre bientôt, avec l’arrivée des fibres synthétiques, lesquelles se maintiendront plus longtemps.

L’apogée est atteinte au lendemain de la Grande guerre, au cours de la décennie 1920-30. C’est l’époque des établissements Guéneau et Van de Walle, ces derniers succédant aux Giraud. De grands noms, qui modèleront durablement la physionomie de la petite ville.

La commune atteint son pic démographique, autour de 5 000 habitants, à deux reprises au cours de son histoire, vers 1895 et 80 ans après.

Le déclin de l’activité manufacturière impacte directement ces chiffres, puisque la population de Chauffailles revient en 2015 au niveau de celle de 1850…

A la croisée de deux régions et trois départements

Cité de 3 700 habitants située à l’extrême sud de l’arrondissement de Charolles, Chauffailles fait à ce titre partie intégrante du pays Charolais-Brionnais, en lisière de deux autres terroirs renommés, à la riche histoire : le Forez ligérien et le Beaujolais rhodanien.

L’altitude des lieux s’échelonne de 350 à 650 m, et la localité est traversée par la D985, cette « route buissonnière » ouvrant au sud la voie de Lyon, distante de 75 km via col des Echarmeaux et vallée d’Azergues, au nord La Clayette étant à 15 km.

Au sud-ouest, la cité classée de Charlieu se trouve à la même distance, tandis que Roanne et son important port fluvial sur la Loire, pointent à 35 km.

Le Botoret, rivière prenant sa source non loin du col des Echarmeaux, contourne la localité par le sud-ouest avant de rejoindre la Loire en rive droite, à hauteur de Pouilly sous Charlieu.

Chauffailles dispose toujours au XXIe s. d’une offre de transport ferroviaire, modestement cadencée mais ayant bénéficié d’investissements fin de décennie 2010. Il s’agit de la relation Lozanne-Paray le Monial.

Autrefois empruntée par des convois fret desservant les nombreuses petites scieries disséminées aux alentours, aujourd’hui par des scolaires et randonneurs désireux de jouir des beaux points de vue proposés par la ligne. Les temps et le public changent, contraignant les décideurs à s’adapter…

Quand l’économie file un mauvais coton…

Le patrimoine culturel et architectural de Chauffailles est donc, sans surprise, intimement lié à ce passé industriel et textile.

Le musée local du tissage a trouvé sa place au sein de l’ancienne usine Guéneau, plus précisément dans les murs de son défunt pensionnat. Mais le site des établissements Van de Walle, du nom des deux frères originaires de Belgique ayant fondé l’affaire, est sans doute plus impressionnant encore. Par sa sévère façade de béton et verre en premier lieu, caractéristique d’une époque. Ateliers annexes surmontés d’une toiture en dents de scie, les fameux « sheds », et cheminée ont toutefois été abattus courant 2013.

L’Automusée du Beaujolais, dédié aux belles mécaniques d’autrefois, jouissait du temps de sa splendeur d’un rayonnement allant bien au-delà des limites départementales. Il a baissé le rideau en milieu de décennie 2000. Le château de Chauffailles appartient, lui, à la municipalité.

Son origine remonte fin XIVe, lorsque Jean d’Amanzé s’installe en ces lieux. Mais l’édifice actuel, présentant un corps de logis rectangulaire flanqué de deux tours d’inégale épaisseur, est bien plus récent, puisque daté XVIIIe ! Au cours du siècle suivant, suivant l’évolution économique de la ville, une partie des communs est même reconvertie en atelier de tissage…

C’est de nos jours un centre sportif présentant ponctuellement, en saison, des expositions culturelles en intérieur : peinture, sculpture etc.

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