Charolles : histoire, géographie et culture locale et patrimoine

Associée de longue date à l’élevage bovin Charolles voit, depuis quelques années, sa position géographique et desserte renforcée par une série d’aménagements routiers. Petit passage en revue de la situation sur le terrain du Canton de Brionne.

Un lieu de passage à l’origine controversée

Le nom apparaît fin XIIIe siècle. Plusieurs toponymes latins existaient auparavant, divisant les spécialistes sur les origines du lieu. Contrée de passage c’est un fait, mais vers où au juste ?Charolles est d’abord rattachée au comté de Chalon, au cours du Xe s. Elle se voit propulsée à la tête de sa propre juridiction au XIVe, avant de passer par union à la maison d’Armagnac.

A la mort de Charles le Téméraire en 1477, la cité bourguignonne est intégrée une première fois, pour une période très brève, au Royaume de France. La population, restée fidèle au Saint-Empire Romain germanique, le vit en effet très mal, aussi le territoire est-il rétrocédé aux Habsbourg, maison régnant notamment sur l’Autriche et l’Espagne. Les rivalités entre puissances européennes et grandes manœuvres diplomatiques en découlant, sont déjà à l’œuvre…

L’enclave, sorte de principauté, revient définitivement à la France après 1760, suite à son rachat.Lors de la constitution du département de Saône et Loire, 30 ans plus tard, Charolles est choisie comme chef-lieu de district, ancêtre des arrondissements.Cela ne signifie pas pour autant essor rapide et prodigieux pour la bourgade, dont la population ne dépassera jamais 4 000 habitants… en dépit de l’élevage bovin, érigé en véritable industrie locale. Et plus encore, puisqu’on peut parler à ce propos d’ambassadrice, carte de visite mise en avant dans un but promotionnel !

Accessibilité correcte, en cours d’amélioration

Charolles et ses 2 850 habitants sont, de nos jours, l’un des cinq arrondissements de Saône et Loire.En confluence de l’Arconce et la Semence, l’altitude s’élève de 270 à 350 m avec des paysages variés, alternant agréablement bocages et vallons, entrecoupés de bois.

Un tableau presque idyllique propice à un cadre de vie de qualité, souligné par la bonne chère.D’autant que la desserte routière, surtout assurée par la N79 en direction est-ouest, connue comme Route Centre Europe Atlantique (RCEA) dans le département, est en cours d’aménagement en vue de la transformer en véritable autoroute. Sur cette portion de territoire, ce devrait être chose faite à l’horizon 2025.

Les deux préfectures que sont Mâcon, à 55 km et Moulins, distante de 85, seront d’autant rapprochées. Charolles est traversée dans le sens nord-sud par la D985, « route buissonnière » à signalétique spéciale. C’est un vieil itinéraire de substitution aujourd’hui à vocation touristique, joignant Beaujolais et Lyonnais à l’extrémité septentrionale du Morvan.

Quelques industries, mais surtout un patrimoine architectural concret

Arconce et Semence ont, au fil du temps, créé plusieurs bras d’eau parfois reconfigurés en canaux, et même quelques îles au sein de la commune. D’où le qualificatif de « Venise du Charolais », attribuée à celle-ci.Il résulte de cette morphologie particulière plusieurs ponts à travers la ville ainsi que de multiples passerelles à usage parfois privatif, afin d’accéder plus commodément aux habitations !

La race bovine charolaise, érigée en AOC, est à l’honneur à la Maison éponyme, ouverte au public en 1999.Ce musée du terroir local, opéré par le département et comportant espace de dégustation complété par des salles de conférence, présente le métier d’éleveur, ses conditions et contraintes quotidiennes.

Moins connu, Charolles est aussi un lieu de production de faïences. Activité lancée ici vers 1845 mais anecdotique au XXIe s., les ateliers n’occupant plus guère d’une dizaine d’ouvriers…La ville est dotée d’un hôpital, toujours au XIXe. Ce patrimoine vient rejoindre les bâtiments historiques de l’ancien château-fort du XIIIe flanqué de deux tours subsistantes, hébergeant l’hôtel de ville depuis 1867.

Ainsi que le couvent des Clarisses, daté XVIe, et son homologue des Ursulines.Plus proche de nous, le cinéma de centre-ville Tivoli, à l’affiche depuis 1936 et géré par des bénévoles.

Enfin, Charolles a évidemment son lot de personnalités locales. Les plus en vues étant certainement l’homme politique et syndicaliste Jean Bouveri, mineur devenu maire de Montceau au tournant de 1900, et cela pour plus d’un quart de siècle. Également député et sénateur, son nom fût donné au centre hospitalier local.

Le chef gastronomique Michel Roux, né en 1941 et disparu l’année 2020, connut lui la gloire avec ses établissements londoniens étoilés au Michelin… l’histoire ne dit pas s’il avait des astuces, afin de préparer un authentique bœuf charolais dans les règles de l’art !

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